L’éducation positive est aujourd’hui devenue indissociable de la parentalité et c’est tant mieux ! On a désormais compris que les enfants n’étaient pas des êtres humains diminués mais bien des personnes en construction, dont les capacités mentales et émotionnelles n’étaient pas encore matures et qu’on ne pouvait donc pas attendre d’elles des comportements d’adultes réfléchis.

Nous sommes évidemment tous d’accord avec ce postulat. 

Pourtant l’éducation positive peut parfois être vécue comme une injonction à la perfection par certains parents en raison de sa reprise partout, par tout le monde et de façon permanente jusque dans les moindres recoins de la parentalité. 

Notre objectif ici n’est pas d'établir si l’éducation positive est bonne ou pas, ou de valider telle ou telle pratique, mais juste de tenter de rassurer les parents qui ne se retrouveraient pas totalement dans ce mode d’éducation et de leur permettre de remettre leur instinct au coeur de leur éducation.

Nous allons voir pourquoi l’éducation positive est éminemment bienfaisante et pourquoi elle peut aussi être nuisible dans certains cas.

 

Les grandes lignes de l’éducation positive

L’éducation positive repose avant tout sur le respect inconditionnel des besoins de l’enfant. Ses besoins physiologiques évidemment, mais aussi émotionnels presque primaires : besoin de douceur, de câlins, de chaleur. 

L’écoute et la compréhension de ses émotions doivent être au coeur de l’éducation.

Elle favorise également le développement de l’autonomie de l’enfant et de sa confiance en lui et rejette toute forme de violence ordinaire comme les cris et les punitions.

Jusqu’ici, rien à redire, on est évidemment tous d’accord avec ces recommandations.

Quand la parentalité parfaite s’invite partout

On ne naît pas parent, on le devient et ce n’est pas toujours simple. On a parfois besoin d’aide, de conseils pour parvenir à prendre complètement possession de son statut de parents. Et pour cela, les nombreux livres ou ressources en ligne sont indispensables.

Seulement, comme souvent, trop d’informations nuit à l’information. Aujourd’hui, il est difficile d’échapper au concept de la parentalité positive qui fleurit partout et surtout, qui émane de spécialistes autoproclamés. 

C’est notamment le cas sur les réseaux sociaux, qui regorgent de bons conseils de tel spécialiste de la petite-enfance, du post-partum ou de la nutrition des enfants ou encore de mamans influenceuses qui passent leurs journées à jouer avec leurs enfants pour qu’ils développent leur motricité fine et leur confiance en eux.

Cette surreprésentation d’un modèle de parentalité soi-disant parfaite ne contribue pas à aider les parents qui s’interrogent et qui cherchent des réponses à leurs questions. Au contraire, elle participe à générer de la pression et de la perte de confiance en soi. 

Quand la parentalité positive fait perdre ses repères et son instinct 

En effet, le problème survient lorsque nous ne sommes plus dans des conseils mais dans des injonctions. Lorsque les parents se retrouvent jugés dès lors qu’ils émettent la moindre réserve ou que leur comportement n’est pas entièrement en accord avec les préceptes de l’éducation positive. 

Enfin, elle commence à poser de véritables troubles lorsque des parents se sentant tellement sous pression, ne fonctionnent plus naturellement avec leurs enfants, qu’ils se retrouvent démunis car en dehors des clous de cette parentalité positive qui a pourtant l’air si fluide et si simple à respecter.

Reprendre le contrôle sur soi et écouter son instinct

Il est important de rappeler qu’il n’y a pas de méthode pour élever ses enfants. Que la seule chose qui fonctionne est de les aimer, des les respecter et de prendre aussi soin de soi, en tant que parent. 

J’ai fait partie de ses mamans, obnubilée par l’éducation positive, à tel point que je ne savais plus me comporter de manière naturelle et intuitive face aux réactions de ma fille. Les tempêtes émotionnelles qu’elle traversaient me demandaient énormément d’efforts pour m’assurer de rester dans les clous de l’éducation positive : ne pas crier, respecter ses émotions, rester positive… J’ai souvent eu l’impression de me perdre dans des conseils qui ne me ressemblaient pas et de souffrir de cette situation qui me faisait penser que je n’y arrivais pas.


Et puis, petit à petit, je suis parvenue à me défaire de ces injonctions en reprenant le dessus, en arrêtant de me forcer à mettre en place des règles qui ne me convenaient pas, en ne m’imposant plus d’activités que je n’aimais pas. J’ai aussi intégré davantage ma fille dans MON rythme de vie plutôt que d’être toujours parfaitement calé sur le SIEN.
Et ça a fonctionné ! Aujourd’hui, elle a 3 ans et demi, tout n’est pas toujours simple et fluide, mais ça roule beaucoup mieux pour moi et surtout pour toute notre famille à qui j’imposais, comme à moi, cette éducation positive, pas toujours bienveillante, notamment à l’égard des mères.

Moralité, on ne le dira jamais assez mais faites-vous confiance, faites confiance à vos enfants (ils vous aimeront toujours !) et aimez-les à fond !!!! 

 

29 janvier, 2024 — Julie Tobaruela